Tout part d’une Coccinelle Volkswagen
Giorgio Armani a un parcours peu commun. Il passe tout d’abord par une école de médecine puis une école de photos et effectue son service militaire. Ensuite, il travaille dans les ateliers de Nino Cerruti, avant de vouloir à son tour lancer sa marque. Mais un problème se pose, le jeune italien ne possède rien, à part sa Coccinelle Volkswagen. Il décide donc de la vendre, en 1975, pour avoir les fonds nécessaires au lancement de sa marque. La première année de son existence, son label fait un chiffre d’affaire de 14 000 dollars. 10 ans après, 100 millions de dollars. Depuis, la maison n’a cessé de grandir, arrivant aujourd’hui à 2 milliards de chiffre d’affaires annuel. Le couturier a su diversifier ses offres et ses gammes d’une main de maître pour ne pas se perdre mais élargir sa diffusion tout en la contrôlant.
Une passion pour libérer les corps
Armani c’est un style, pas une mode. Dès ses débuts, le créateur est saisi par les vestes raides que portent les hommes qu’il assimile a de véritables cages. Il créé, dès ses débuts, des vestes masculines, sans doublure, sans rembourrage et sans épaulettes, créant une ligne plus douce et un changement profond dans la manière de percevoir l’habit masculin. Il redéfinit l’esthétisme vestimentaire du XXème siècle. Il s’attaque aussi à l’habit féminin grâce au savoir faire italien à toute épreuve, en quête de plus de confort, moins de rigidité et d’étoffes plus légères, directement piquées au vestiaire masculin.
Un précurseur
Un empire qui perdure depuis maintenant 44 ans, et qui ne cesse de faire des bénéfices, c’est certes dû au talent du designer mais aussi à une stratégie sans faille. Dès le début de sa carrière, M. Armani s’entoure de personnes en charge de tisser des liens profonds avec tout le milieu du cinéma. Il réussit à conquérir très vite les plateaux et s’imposer comme le costumier star d’Hollywood. À ce jour, les créations Giorgio Armani ont été vues dans plus de 200 films.
La griffe italienne a aussi su se diversifier sans tomber dans la folie de la vente de licences. Elle possède aujourd’hui plus de 14 lignes allant de l’offre très luxe Giorgio Armani Privé à EA7 Emporio Armani, dédiée au sport. La maison s’illustre aussi dans le secteur de la beauté avec Armani Beauty ou plus étonnant, Armani Hotel & Resorts, un groupe d’hôtellerie de luxe. Une diversification restée sous contrôle, ce qui n’est pas commun avec autant de lignes !
Back to basics
Si tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes et que le designer n’a toujours pas l’air de manquer d’imagination, la maison cède tout de même à l’appel du vintage. En sortant « La Prima », un modèle inspiré du premier sac à main Armani de 1995, la griffe mise sur une valeur sûre puisqu’elle se base sur son sac iconique, conçu à l’époque dans une idée de traverser les modes et de rester au fil des années dans le vestiaire des « femmes modernes ». Il revient à son propre basique du côté de la maroquinerie, tout en lui insufflant un vent nouveau, fort des 24 années passées entre la création du sac et sa reconceptualisation aujourd’hui. En reprenant ses lignes originelles inspirées de la veste de tailleur, il use de nouvelles techniques de confection propres à 2019, toujours dans un savoir faire italien impeccable.
L’esprit d’innovation
Aujourd’hui encore, l’italien de 85 ans est toujours à la tête de la maison de luxe qu’il a fondée et continue de superviser tout ce qui s’y passe. Loin d’être stérile aux propositions et fidèle à l’ADN visionnaire qu’il a toujours cherché à imposer dans ses créations, il signe pour la cinquième fois une collection capsules avec différents artistes urbains. Grâce à la ligne A|X Armani Exchange, il propose des produits plus streetwear, aux influences contemporaines. Une collection destinée à un marché plus jeune, qui s’inspire notamment des graffitis présents un peu partout dans toutes les villes du monde, preuve que le style n’a ni frontières ni âge.
By Léa Petit
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