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La Haute Couture en temps de pandémie: une échappatoire à la réalité

Coronavirus oblige, la Fashion Week Haute Couture, évènement très attendu par tous les créateurs et friands de la mode, s’est déroulée encore une fois dans des circonstances assez inédites. Les traditionnels défilés printemps-été 2021ont été troqués pour des photos et vidéos en ligne, dont certaines sont dignes de véritables chef-d’œuvres cinématographiques, perpétuant la célébration du spectaculaire savoir-faire des grandes maisons de couture qui ne cessent, même en ces temps de crise, de s’efforcer d’innover et d’offrir pour le plus grand plaisir de ses clients et spectateurs des collections tout aussi idylliques et féériques.


DIOR COLLECTION HAUTE COUTURE PRINTEMPS-ÉTÉ 2021


Fendi, le défilé le plus attendu de la saison


La maison romaine Fendi était l’objet de tous les regards. Le grand début de Kim Jones en tant que directeur artistique des collections femmes de Fendi, succédant au défunt Karl Lagarfeld, était attendu de tous. Pour sa première collection, direction le Palais Brongniart : entièrement transformé en un labyrinthe de verre, symbole mythologique et lieu de toutes les chimères, les mannequins déambulaient dans de longues robes à traîne ornées de scintillantes perles. Jeux de transparence, robes de soies et tailleurs en jacquard, chaque pièce était une ode aux ouvrages du groupe « Bloomsbury », cénacle d’intellectuels et d’artistes londoniens, rendant hommage aux illustres figures de la littérature anglaise. Pour l’occasion, nous avons même eu droit aux plus grandes top models à l’image de Naomi Campbell et Kate Moss ainsi qu’à l’apparition de la nouvelle génération avec la fille de Kate Moss, Lila Grace Moss qui était elle aussi de la partie.




Dior à l'image de la société actuelle


La griffe parisienne Dior a quant-a-elle décidé de collaborer avec le réalisateur italien Matteo Garrone pour concocter un film intitulé « Le Château du Tarot » aux allures médiévales et fantaisistes. Comme nous l’indique le titre, le tarot est à l’honneur. Avec cette collection, Maria Grazia Chiuri reprend les codes de la maison Dior fortement liés à l’art divinatoire, et met en scène une jeune fille à la quête de son identité. Chaque carte est interprétée par un mannequin sobrement habillé de broderies florales, de dentelles légères dans des nuances d’or inspirées par les jouvencelles du Moyen-Âge. Cette présentation fait écho à notre réalité, une réalité instable où les femmes et les hommes sont victimes d’incessants questionnements sur leur propre identité et où les projections vers l’avenir sont difficiles à concevoir.



Chanel nous plonge dans une nostalgie romantique

Dans la même lignée que Dior, Chanel a présenté une collection nous plongeant dans la nostalgie des fêtes de famille. Comme à son habitude, le défilé, avec pour seul public les fidèles amis de la maison tels que Pénélope Cruz, Marion Cotillard, Vanessa Paradis et sa fille Lily-Rose Depp, s’est déroulé au Grand Palais où l’on pouvait retrouver un décor bucolique semblable à une fête de village dans le Sud de la France. Avec ses innombrables fleurs disposées sur le sol et enlaçant les arcs, les looks présentés sont épurés et décontractés contrairement aux collections précédentes. Les longues et fluides jupes en dentelle brodées de marguerites et fleurs en tout genre, ainsi que les couronnes de fleurs champêtres nous indiquent clairement que l’inspiration de cette saison est bohème et romantique, et pleine d’espoir pour un futur printemps entouré de ses proches.




Le monde surréaliste de Schiaparelli


Riche en couleurs et en formes, la dernière collection de Schiaparelli semble être tout droit sortie d’un cartoon. Considérablement imprégné du surréalisme, le créateur américain Daniel Roseberry joue avec les matières en nous offrant une vision très théâtrale de la griffe, à l’esprit de Schiaparelli. La sobriété du décor met en avant l’opulence des looks construits autour du corps, donnant l’impression que le vêtement a été moulé sur le corps-même du mannequin. Les silhouettes sculpturales épousent leurs formes et donnent l’illusion d’une rigidité digne d’une allure d’Apollon. Cette extravagance est aussi portée par les accessoires, notamment par les boucles d’oreilles aux formes d’yeux, de cadenas et autres formes étonnantes, scintillant non seulement par leur aspect singulier mais aussi par l’abondance d’or et de perles aveuglant quiconque tentant de les observer.


Valentino souligne le savoir-faire de la Haute Couture

Aux antipodes de Schiaparelli, Valentino et sa collection intitulée « Code Temporal », faisant écho au savoir-faire de l’artisanat de la Haute Couture, dévoile des silhouettes sobres et épurées. Cette allure minimaliste comprend une palette de couleurs essentiellement nude pour laisser peu à peu place à des couleurs plus vibrantes tels qu’entre autres le fuchsia, le vert fluo, le jaune, ou encore le vert d’eau. Les tenues aux coupes droites contrastent avec les talons pharamineux métallisés or ou argent, et dont l’inspiration semble se situer entre les Drags Queens et la science-fiction. C’est un joli mélange entre classique éternel et modernité exubéré, de quoi plaire au plus grand nombre.



La mode s'adapte aux nouvelles normes

Cette saison, la Fashion Week s’est placée sous le signe de la fantaisie. Nombreuses ont été les maisons à contrer la monotonie actuelle en présentant des collections aussi lumineuses les unes que les autres. Malgré le remplacement du fameux rituel des défilés et d’une présentation sans spectateurs, les créateurs ont tout de même su réinventer la mode en ces temps de Covid et créer un imaginaire onirique prêtant à s’échapper au difficile monde réel quelques minutes.

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